Photo d'illustration pour la collaboration entre Easty Beasty et Bask in the Sun. Illustrative photograph for the collaboration between Easty Beasty and Bask in the Sun.

Easty Beasty, artiste invitée

Surfeurs et dragons

(english version below)

Nous vivons au bord de l’océan. Tous les jours ou presque nous sommes à la plage ou dans les vagues. C’est un mode de vie qui influence beaucoup Bask in the Sun et nos vies personnelles. A l’autre bout du monde, Easty Beasty, une artiste australienne, partage ce sentiment. Dans un style qui rappelle la période Edo de l’art japonais, elle dessine des surfeurs et des femmes libres à l’encre bleue, avec toujours cette signature faite de symboles étranges et d’un soleil rouge représentant Huey, le dieu du surf. Avec elle, nous proposons une mini-collection résolument originale et inspirée par l’océan.

Dessin de l'illustratrice australienne Easty Beasty. Drawing by Australian illustrator Easty Beasty
Photo d'illustration pour la collaboration entre Easty Beasty et Bask in the Sun. Illustrative photograph for the collaboration between Easty Beasty and Bask in the Sun.

Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Ella et je travaille sous le nom d’Easty Beasty en tant qu’artiste basée à Bondi, sur les terres de Gadigal.

Pourquoi avez-vous choisi ce pseudonyme pour votre carrière artistique ?

Easty Beasty me vient en fait de ma meilleure amie. Elle avait l’habitude de m’appeler la bête de l’est. Alors que le reste de notre groupe d’amis vivait dans le centre-ouest de Sydney, j’étais la seule à vivre dans l’est. Elle m’a donné ce pseudo alors que je commençais à explorer mon style actuel, et j’ai pensé que la bête de l’est, abrégée en Easty Beasty, était un bon nom pour ma carrière d’artiste.

En fait, je décris Easty Beasty davantage comme un alter ego que comme un pseudonyme. Je pense que j’ai créé cette personnalité pour explorer ce nouveau style, qui était si différent de ce que j’avais fait auparavant. C’était presque un mécanisme de sécurité, comme un masque, qui me permettait de jouer avec de nouvelles idées et de nouveaux sujets, justifiés par le fait qu’il s’agissait d’une toute nouvelle identité. Cela m’a permis de concilier plus facilement ces deux aspects très différents de ma personnalité. Je ne suis pas Easty à 100 %, et Easty n’est pas moi à 100 %, mais le fait de la décrire comme un alter ego m’aide à harmoniser les deux.

Dessin de l'illustratrice australienne Easty Beasty. Drawing by Australian illustrator Easty Beasty
Bask in the Sun. Collection automne hiver 2023
Bask in the Sun. Collection automne hiver 2023

Quels sont vos outils et supports préférés ? Le bon vieux carnet de notes ou la tablette numérique ?

Je suis un peu puriste et traditionaliste, donc je préférerai toujours le support papier physique avec les feutres Posca, la peinture et des crayons. Mais j’utilise depuis peu un IPad avec Procreate et je trouve ça très utile pour préparer des commandes numériques style tatouages ou logos. Je pense que les méthodes numériques ont définitivement leur place dans mon processus, et j’imagine que les deux vont s’équilibrer à l’avenir.

On trouve beaucoup de surfeurs et d’animaux marins dans vos dessins, mais aussi des cow-boys, des personnages nus, des dragons et des monstres. Parlez-nous de votre univers, souvent surréaliste, de vos obsessions et de vos inspirations.

J’essaye de développer un univers original. Il s’agit d’abord de situations quotidiennes réelles et banales – comme des amis qui se prélassent sur un canapé en regardant la télévision – alors qu’il se passe quelque chose de très étrange au même moment. Ces choses étranges sont sont figurées comme si elles étaient très normales. On a l’impression que tout le monde est en phase avec le surréel, qu’il l’accueille presque avec joie. J’aime l’idée que tous mes personnages soient très à l’aise avec les créatures magiques avec lesquelles ils partagent leur monde. Il y a certainement des éléments qui trouvent leurs racines dans des expériences psychédéliques et hallucinogènes vécues dans des contextes tout à fait normaux – comme passer du bon temps avec des amis dans le jardin.

Pourquoi vos personnages n’ont-ils pas de visage ?

En fait, je ne sais pas du tout quand j’ai pris cette décision, et je ne me souviens pas vraiment pourquoi.

Je pense honnêtement que c’est venu du fait que je n’étais pas sûr de réussir à trouver l’expression faciale à chaque fois, et au fur et à mesure que j’ai commencé à les laisser de côté, j’ai eu l’impression que cela ne faisait qu’ajouter du mystère à la scène. Il y a tellement d’efforts à faire pour que le langage corporel des personnages soit exactement le bon, alors je pense que le fait de laisser les visages incite les gens à prêter attention à ce langage corporel.

Vous avez une façon très originale de signer vos dessins avec un disque rouge et des hiéroglyphes très personnels. De quoi s’agit-il ?

Les gribouillis rouges sont ce que j’appelle des “déchets cérébraux”. C’est juste une manière cathartique de terminer l’œuvre d’art. Le rouge contraste bien avec le bleu du dessin principal. A l’origine, le disque rouge représentait Huey, le dieu du surf, mais il s’est transformé au fil du temps en tout ce qui est rouge – triangle rouge, carré, fleur, étoile. C’est devenu un détail graphique de la signature.

Pour Bask in the Sun, vous avez dessiné un longboarder sans planche (!), une discussion entre un personnage masculin et une sirène au bord d’une piscine et une cow-girl sur un requin. Pouvez-vous nous parler de ces créations ?

Ces dessins ont tous pour but de trouver l’étrange dans le quotidien. Comme aller à la piscine pour discuter avec la sirène locale, et peut-être prendre du recul sur votre situation actuelle. Le longboard sans planche, c’est moi qui regarde les gestes et le langage corporel. Et le requin avec la cowgirl ? En fait, je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé, c’est juste une idée qui m’est venue à l’esprit. J’ai souvent l’impression que je n’ai pas grand-chose à dire sur le plan académique à propos de mon art, je dessine juste ce qui me fait du bien.

Dessin de l'illustratrice australienne Easty Beasty. Drawing by Australian illustrator Easty Beasty

Surfers et dragons

We live in the Basque Country. We live by the ocean. Almost every day we are at the beach or in the waves. It is a way of life that influences Bask in the Sun and our personal lives. On the other side of the world, Easty Beasty, an Australian artist, shares this feeling. In a style reminiscent of the Edo period of Japanese art, she draws surfers and free women in blue ink, always with that signature of strange symbols and a red sun representing Huey, the surf god. With her, we propose a mini-collection resolutely original and inspired by the ocean.

Who are you? Where do you come from?

My name is Ella, and I operate under Easty Beasty as a working artist based in Bondi on Gadigal land.

What does Easty Beasty mean? Why did you choose this pseudonym for your artistic career?

Easty Beasty actually came from my best friend. She used to call me the beast from the east while the rest of our friendship group lived in the inner west in Sydney, and I was the only one in the east. It came up as I was starting to explore my current style, and I felt that the beast from the east, shortened to Easty Beasty, was a good name to work under.

I actually describe Easty Beasty more as an alter ego than a pseudonym. I guess I created the personality as a way to explore this new style, which was so different to the art I’d done previously. It was almost like a safety mechanism, like a mask, where I could toy with new ideas and subjects, justified by the fact it was a whole new identity. It made reconciling these two very different aspects of my personality a little easier. I’m not 100% Easty, and Easty’s not 100% me, but describing her as an alter ego helps me harmonize the two.

Photo d'illustration pour la collaboration entre Easty Beasty et Bask in the Sun. Illustrative photograph for the collaboration between Easty Beasty and Bask in the Sun.
Photo d'illustration pour la collaboration entre Easty Beasty et Bask in the Sun. Illustrative photograph for the collaboration between Easty Beasty and Bask in the Sun.

What are your favourite tools and media? The old-fashioned notebook or the digital tablet?

I’m a bit of a purist and traditionalist so I’ll always prefer the physical paper medium with posca pens, paint and otherwise, but I have been using an iPad with Procreate recently and find it really helpful for digital commissions such as tattoos and merchandise designs. I think digital methods definitely have a valid place in my process, so I imagine the two are going to balance each other out in the future.

There are lots of surfers and sea animals in your drawings, as well as cowboys, naked figures, dragons and monsters. Tell us about your – often surreal – world, your obsessions and your inspirations.

I think there’s a very specific feel to the worlds in my work. It’s very much real, banal day to day situations, such as friends bumming around on a couch watching tv, with something very strange happening at the same time. These strange things are always treated as very normal. It’s this nice feeling of everyone being very in stride with the surreal, almost welcoming it. I like the idea of all of my characters being very at ease with the magical creatures they share their worlds with. There’s definitely elements that find their roots in psychedelic, hallucinogenic experiences in very normal contexts – like tripping with friends in the backyard.

Why don’t your characters have faces?

I actually have no idea when I made this decision, and I can’t really remember why.

I honestly think it came from me not feeling confident that I’d nail the facial expression everytime, and as I began to leave them out, I felt like it just added to the feel. So much effort goes into getting the body language of the characters exactly right, so I think leaving the faces also directs people to pay attention to this body language.

You have a very original way of signing your drawings with a red disc and some very personal hieroglyphs. What are these?

The red scribbles are what I call brain litter, which is just a cathartic way to finish off the artwork. It’s done in red as a good contrast to the blue. The red disk began as Huey, the surf god, but has shifted over time to be anything red – red triangle, square, flower, star. It’s now morphed into just a general signature.

For Bask in the Sun, you drew a longboarder without a board (!), a discussion between a male character and a mermaid by a swimming pool and a cowgirl on a shark. Can you talk about these drawings?

These drawings are all again, just about finding the weird in the everyday. Like heading down to the pool to have a chat with the local mermaid, and maybe get some perspective on your current situationship. The longboard without the board was me looking at the gestures and body language. And the shark with the cowgirl? I actually have no idea about that one – it just popped into my head. I often feel like I don’t have much to say academically about my art, I just draw what feels good.

Bask in the Sun. Collection automne hiver 2023
Bask in the Sun. Collection automne hiver 2023
Dessin de l'illustratrice australienne Easty Beasty. Drawing by Australian illustrator Easty Beasty
Dessin de l'illustratrice australienne Easty Beasty. Drawing by Australian illustrator Easty Beasty
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